vendredi, novembre 09, 2007

Chansons Pour Une Prochaine Génération : Face-B.

Avant la Face-B une petite précision : pourquoi des chansons emphatiques pour les gamin(e)s de 13-85 ans de notre entourage qui ne connaissent pas ce que tout le monde, pensons nous, connait ?

Parce que le Rock est emphatique. Parce que c'est en sortant du poum-tchak-poum-tchak répétitif de la batterie et des grilles de trois accords qui tournent en rond (c'est bien aussi remarquez...) qu'il a pris de la carrure.

Le rock a gagné ses lettres de noblesse lorsqu'il a été capable de lyrisme.
Et qu'il a dépassé la barrière des 3 minutes imposée par les radios.



En empruntant sa rage au Blues, sa démesure au Rythm'n'blue, son anticonformisme au Jazz, et ses intervalles au Classique, le Rock est devenu exigeant.

Ce qui lui a permis de composer des titres aussi forts que des épopées de cinéma.

1 - T.B. Sheets - Van Morrison (A Tombeau Ouvert) - 9'34


Un infirmier qui ne sauve plus personne. De ruelles pourries en avenues glissantes, d'autoroutes bétonnées en périphériques inhumains, Nicolas Cage trimballe son mal de vivre sous la pluie, ses doutes dans le froid et ses hallucinations dans la nuit noire.

Et d'un coup, Van The Man retentit sur un titre fleuve aussi sinueux qu'une route mouillée quand le fond du gouffre n'est pas loin. Et Nicolas Cage aussi paumé que les déchets humains qu'il croise qui pense très fort : "ouvre la fenêtre et laisse moi respirer".

Scorsese au top. Cage en enfer. Van Morrison en pleine grâce poisseuse .
Et cette putain de phrase "open up the window and let me breath".
Il y a plus connu. Mais peu de titres dans le retour du rock au blues brillent avec autant de reflets de dépression. Ou quand l'Irlande du Nord fait du blues.

A écouter (fort) quand le Bushmill ne fait plus d'effet.
Choix de moi.


2 - The End (Spéciale Version Film) - The Doors (Apocalypse Now) - 6'23


Peut-être le film le plus baroque et hallucinogène qui soit jamais sorti d'esprit d'homme. Kubrick disait qu'entre la bande son et la bande image il y avait presque immanquablement l'un des deux pour cannibaliser l'autre. Soit les images sont trop hypnotiques et la musique s'efface, soit la musique est habitée et on écoute au lieu de voir.

L'ouverture et la scène finale d'Apocalypse Now ! réussissent l'incroyable. Elles associent des images à faire frissonner à la chanson d'un Jim Morrisson transcendé.
On ne peut plus évoquer Apocalypse Now ! sans penser à The End. Et The End n'aura jamais été autant magnifiée que par les images de Coppola.

A écouter. Et à voir donc. Sur grand écran.

Choix de tout le monde.



3 - I'm Going Home - Ten Years After (Le Péril Jeune) - 9'30

Un jeune prépubère caricatural (du Klapish quoi...) essaye péniblement d'enchainer des notes sur sa guitare électrique. Ses doigts ripent. Les cordes frisent. Et puis il pose le disque du solo qu'il essaye de reproduire sur la platine. Il pose le diamant sur le vinyl. Et là...

Choix de Cédric



4 - Fade Into You - Mazzy Star (Lord Of Ward) - 4'45




On avait pas vu Nicolas Cage aussi bon depuis... bah... A Tombeau Ouvert.
On avait pas entendu une B.O.F. aussi remarquable depuis... bah... longtemps.
Clapton, Portishead, Neil Young, etc. Du lourd et du très bon.

Et Mazzy Star. Petit groupe mais grande chanteuse. Peu d'albums mais des merveilles. Mazzy Star est une fierté de connaisseurs. Il y a la communauté de ceux qui l'ont dans leurs discothèques et les autres.

Fade Into You est un titre chaleureux et mystérieux, comme un crépuscule d'automne dans une campagne celte alors que l'hiver va arriver.

Calme. Apaisant. Onirique. Une (très) grande chanson (trop) peu connue. A écouter à l'arrivée des premiers grands froids quand Van Morrison ne fonctionne plus.



5 - Teardrop - Massive Attack (Générique original de House MD) - 5'24




"Encore un taré complètement malade".
C'est le dernier slogan de la Fox pour la série Docteur House.

Nouveau slogan qui ne s'applique pas aux patients.

Le Docteur House (Hugue Laury) est effectivement un sacré "bâtard malade" (sic) mais doublé d'un professionnel hors-norme. Fan des Who et fin connaisseur de rock, irascible et misanthrope, le personnage de la série arrive à faire passer une boucherie médicale en série humoristique (humour noir quand même).

Et quand le rock se mélange à la goujaterie cela donne des répliques cultes : "Comme disait un grand philosophe... qui c'était déjà ?... on ne peut pas toujours avoir ce qu'on veut... ah oui... ça me revient... Mick Jagger". Et de claquer la porte au nez de sa directrice.

Dans la version américaine, le générique est un titre de Massive Attack, un des deux porte-drapeaux du Trip Hop des années 90 avec Portishead.
Lamentablement, dans la version française Teardrop est zappé.

Qu'à cela ne tienne. Hop !.. C'est sur la Face-B.


On en est à 35'36". On peut s'en rajouter deux petites (mais costaudes) pour la route sans autre forme de commentaire.



Bonus Track 1 : Live And Let Die - The Wings (Vivre et Laisser Mourir) - 3'10



"Oui c'est Paul Mc Cartney,
et non c'est pas
les Beatles bordel !!!"

Seb qui commente son choix.


Bonus Track 2 : White Rabbit - Jefferson Airplane (The Game) - 2'27


" - Et si on mettait White Rabbit ?
-Euh... oui mais elle dure que 2 minutes.
- Sur Radio Cotentin elle durait vachement plus."
Choix de Gurvan



Ce qui nous fait une Face-B Spécial Ciné à 41'13''.
Contrat rempli.
Comme dirait Corleone.



Pour aller plus loin :

La Face-A est là.
Les autres faces, ici même, quand le comité pour jeunes incultes aura rendu son choix

Le Docteur House qui n'est jamais aussi bon (et imbuvable... et sadique... et humiliant... etc.) que quand il est obligé d'assurer ses consultations auprès du public. Deux minutes de bonheur que vous retrouverez avec toutes les autres consultations (une par épisode) sur les DVD indispensables de la série.





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