mardi, septembre 23, 2008

Whisky Live.

Cette année le Salon du Whisky se tenait dans le très chic Pavillon Gabriel, à deux pas de l'Elysée (où "Nico Le Sobre" n'était pas là puisqu'il donnait des leçons d'honnêteté et de transparence à New-York) et à quatre de la place de la Concorde où Lewis Hamilton venait plaider qu'il était à jeun lors du dernier grand prix et qu'il n'avait pas du tout fait une faute en coupant par la chicane.

Entre les deux : mon pote Vincent et moi, décontracts au possible, habillés tout terrain, paumés au milieu d'un océan de costards-cravates qui, au fil des minutes, allaient devenir de plus en plus joviaux pour les uns, de plus en plus rougeots pour les autres.

A l'ouverture des portes, nous nous jetâmes à l'eau (de source) pour commencer à naviguer de stand en stand et accoster en premier lieu à celui du très classique Balvenie. Il était montre en mais 11h et 16 minutes (du matin je précise).

Je ne veux pas jeter la pierre (et m'éloigner du sujet) à "La Première Gorgée de Bière" mais pardon "La Première Gorgée de Whisky" ça ça pourrait donner un vrai livre qui arrache !

Bon, sinon, rien de spécial à signaler sur Balvenie, c'est du bon, du très bon même quand on flirte avec la barre des 100 Euros, mais le meilleur souvenir de cette ouverture restera sans nul doute la rencontre avec David Steward, le maître des fûts, la soixantaine très bien passée, timide au possible, qui esquissa le début du quart d'un sourire devant ma réaction à son quinze ans d'age.

Une merveille d'équilibre, alliant puissance et finesse.Peut-être le meilleur rapport "haute qualité"-prix de la Speyside (comptez 70 Euros tout de même).

Pas gouté pour l'avoir fréquenté quotidiennement, signalons tout de même la renommée grandissante (et justifiée) du Monkey Shoulder, fait à base de Balvenie (mais pas du 15 ans...).
Pour 30 Euros, cette bouteille est un achat on ne peut plus sûr !

En guise de petit déjeuner Vincent se rua sur les ateliers Whisky et bouffe, dont le très apprécié chocolat de Pierre Hermé. Moi, comme je ne me voyais pas encore assez fait pour ne pas vomir en mangeant du bleu trempé dans du whisky fumé, je laissai ce pleutre et passai voir mon coup de cœur de l'année dernière, les Gallois de Penderyn (dont parrait-il le Prince Charles est un grand fan... on reparlera de lui).

Leur whisky, peu tourbé, presque féminin tant il joue avec délicatesse sur le fruit et la vanille, et sa couleur or incroyable, m'avait laissé un souvenir impérissable.

Quelle déception en goutant leur nouvelle création, un Penderyn terminé en fut de je sais plus quoi mais pas de madère (euh... oui... à un moment j'ai perdu mes notes alors je fais tout de mémoire). Une bouche agressive, un final amer. Bref, un mauvais produit qui renie l'identité de la toute jeune (ou toute vieille en fonction de l'histoire) distillerie.

Etant très poli, j'ai cependant accepté de gouter leur deuxième nouveauté, un Penderyn dit "Peated" (en français "fumé" en clair : "qui t'arrache la bouche avec la mâchoire si t'aime pas l'iode et le bois brulé"). Je ne voyais pas ce qu'un whisky aussi doux et suave pouvait bien donner à part une horreur en version "grands embruns"...... et ben mes amis c'est in-croy-able. Le nez est doux, presque inoffensif. Puis l'harmonie est totale. Le fumé ne tue pas le fruité de la bouche. Le final est plus long et plus agréable - comme un apaisement après la tempête. Une belle complémentarité, presque évidente mais insoupçonnée, comme de mettre du poivre dans une compote de pomme ou du gingembre dans le bouillon de pot-au-feu. Incontournable.
Presque le coup de cœur de cette année.

Mes pas me menèrent ensuite au hasard chez Wemyss Vintage Malts.

Pour faire court, cette société ne fait pas de Whisky mais elle vend la marque/nom/sélection d'un critique dont le nom m'échappe (et qui n'est même pas sur leur site, marketing pour la France ?).
Imaginez Jean-Pierre Coffe faisant une sélection de vins de différentes régions, qui met son nom sur la bouteille à la place du producteur et qui part le vendre aux USA. Là c'est pareil.

Ce pourrait être une sale arnaque (car en plus ils ne sont pas donnés) mais il faut bien admettre que les produits sont bons. Ils conviendront en tout cas parfaitement aux puristes exigeants qui veulent un peu de nouveauté dans leur verre, mais pas trop.
Bref une vision classique du whisky avec ses qualités et ses défauts.
Mentions spéciales pour le "Smoke Sausages" et le "Chocolate Heaven".

Là, Vincent m'a rejoint et nous avons entamé notre plan d'attaque de plaisir massif. Une pour lui, une pour moi, une au hasard (de distillerie... quand je dis "une" c'est "distillerie"... ).

Direction donc Compass Box. J'avoue ne pas être fan de cette marque spécialisée dans l'achat de barrique et l'alliage des alcools. Le coté très "dur sur l'homme" (cf. leur Peat Monster) ou au contraire très féminin (cf. Asyla) manquent pour moi de ces petits grains de folie non marquetés qui font les grands whiskies.

La rencontre avec le responsable n'a fait que conforter mon opinion.
Vincent m'a cependant poussé à gouter le Hedonism Maximus, un blend de whiskies de grain (alias "single grain") dont certains allant jusqu'à plus de 40 ans.
Le résultat est honnête... mais cher... trop pour du whisky sans malt.
Ceci étant, c'est personnel, Vincent lui, en a fait son coup de cœur de l'année.

Moi je resterai sur leur Asyla qui représente quand même au final un exceptionnel rapport qualité prix (environ 30 euros).

A comparer avec le Monkey Shoulder et à choisir en fonction de sa personnalité.

Attention ! Compass Box va également sortir une sorte de Whisky à l'orange... Fuyez-le !!!

C'est tout simplement dégueulasse. Sucré à l'extrême, gout d'orange artificiel (même si je ne doute pas un seul instant que les oranges utilisées soient naturelles), liquoreux comme un Grand Marnier, ce truc a failli me faire dégobiller (littéralement !) et surtout ce n'est pas du whisky !!!




Bon ça suffit pour aujourd'hui... demain les coups de cœur, les grosses déceptions et des histoires à dormir debout.

Parce que finalement c'est ça le Whisky, des grandes et des petites histoires distillés dans une bouteille.

Tellement concentrées qu'il faut en boire avec modération (et surtout pas dès 11h16).





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