vendredi, janvier 25, 2008

L'Arnaque.

Une fois n'est pas coutume, parlons finances. Avec deux questions simples : Qui a vendu ? Qui a acheté ?

1 - Pourquoi mettre sur le dos d'un trader des pertes de 5 Milliards alors qu'il a été licencié AVANT que ses positions ne soient liquidées ?

Pour le dire différemment, le trader a mis en place une situation qui pouvait perdre des sommes énormes certes, mais qui pouvaient aussi faire gagner le jackpot, cela en fonction de l'instant précis ou l'on appuierait sur le bouton.

Or ce n'est pas lui qui a appuyé sur ce bouton mais ceux qui l'ont désigné à la vindicte populaire.

Qui sont-ils nommément ? Personne ne le sait exactement.

" ... j'ai rencontré dans ma vie plus
de paranoïaques que de complots..."


Devant cette incohérence, des gens sérieux (et plutôt conservateurs, donc a priori peu enclins à appuyer des théories allant contre les banques) commencent pourtant à fissurer les certitudes de cette affaire.

Wanted - "Terroriste Financier" (sic) de M. Bouton
ou Bouc Emissaire à 5 Milliards.


2 - Deux jours plus tard le CAC 40 prenait 6 % au lieu d'en perdre 7.

Elle liquidait deux jours plus tard et la banque, Nicolas Doze le rappelle, se gavait au lieu de s'amaigrir (et - mais ? - alors pas d'augmentation de capital).

Pourquoi avoir appuyé sur le bouton Lundi et pas Mercredi ?
Pour le dire différemment, qui a perdu son sang froid ?

Et quelqu'un a-t-il vraiment perdu son sang froid ?


3 - Qui a acheté ce que personne ne voulait ?

Certains analystes redoutent que ce soient les SICAV de la banque elle-même.

Pour le dire différemment, si la banque se vend à elle-même ses actions en forte baisse avec l'argent de ses épargnants, elle garde ses avoirs, elle fait porter les pertes à ses clients, et elle relativise, par un effet de disproportion, les pertes dûes aux subprimes (2 Milliards)

L'arnaque serait-elle là où ne la voit pas encore ?


Pour aller plus loin :

Crack ou pas crack ? : "C à dire" ("Nous sommes dans un système qui est devenu fou", Walter Butler - Financier) et "C dans l'Air".

Sur l'article du Figaro :

Une intervention qui défend la Société Générale... en l'enfonçant plus que tout :

realiste : Même si la SG ment elle a raison de le faire...
je prefere de loin la version du traider fou pour des raisons simples :

1) on estime que la crise des subprimes fera se volatiser de 400 a 1000 milliards de dollars (selon les versions, la période prise en compte et les analystes) entre aout 2007 et mars 2008 (mars 2005 a été le pic de vente des crédits subprimes aux USA, or l'effet bombe a retardement est de J+3 ans pile). Vous imaginez l'effet réélle du pire scénario ?

2) la SG a perdue 40% de sa valeur ces derniers mois, sa valorisation et tombée de 60 a 36 milliards d'euros, vous imaginez l'annonce d'un (vrai) trou de 7.5 milliards dans l'ambiance actuelle ? (une perte en "vrai" argent alors que les gains massifs sont en argent virtuel). D'où l'urgence d'une recapitalisation annoncée hier par la SG.

3) on estime généralement que les banques françaises ne disposent en cash que de 10% des sommes déposés par leurs clients, vous imaginez la situation en cas de panique généralisée ?

4) rappellons que les monolines souffrent de plus en plus (ils viennent de perdre le AAA mi-janvier) et que les monoliners assurent 3.300 milliards de crédits avec un fond réel de... 22 milliards. D'un point de vue économique, les CDS sont une assurance. Mais légalement, ça n'en est pas une, c'est la raison pour laquelle ce marché n'est quasiment pas réglementé. Si la digue cède, c'est un krach mondiale bien pire que tout ce que l'on peut imaginer. J'espere que Rocard se trompe il est l'un des seuls politique a avoir envisager serieusement le pire scénario (interview suisse fin 2007)

Bref personne n'a donc interêt a voir l'effet domino se déclencher et contaminer d'autres flux que ceux des subs (valeur totale de ce marché de 1200 a 2000 milliards) il faut tenir le plus longtemps possible pour diluer le trou dans des flux sains.

Alors oui, je prefere l'histoire du traider fou qui "joue au jeu vidéo" avec 50 milliards de titres (soit plus de la moitié de la valeur du groupe), qui ne vole rien mais égard 5 milliards dans les tuyaux informatiques.

Et nous avons "tous" interêt a y croire et à défendre cette version sinon François Lenglet aura eu raison d'écrire le livre qui a fait si peur au printemps dernier. C'est le moment de nous serrer les coudes et de défendre la SG car dans le cas contraire, ce n'est pas la SG seule qui sera dans la panade.


D'autres interventions intéressantes :

Dom55 : Que faut il penser d'une banque qui liquide des positions avec un potentiel de perte énorme alors que dans le même temps elle conseille à ses clients épargnants de ne pas céder à la panique en période de crise boursière ?

DT24 : On l'accuse d'une perte décidée par la banque elle même !!
Les 5 milliards de pertes, sont la conséquence de la vente de toutes les positions du traders. Cette opération de vente à "l'aveugle" a été réalisée par les dirigeants de la SG, n'est ce pas ... Alors que tous le monde sait bien qu'en Bourse, on ne perd rien , tant qu'on ne vend rien ...

Ne serait-ce pas une manipulation pour aiguiller un résultat bénéficiaire de plusieurs milliard d'EUR, vers des paradis fiscaux (rachat simultané de ces mêmes actions par des société écrans par exemple) ?

Vigie : Ne pas perdre de vue l'étoile du berger.
Il faudrait suivre la piste de l'argent et voir avant tout qui a encaissé les bénéfices de ces opérations qui sont les pertes de la banque. C'est facile vu les sommes concernées.

Des leurres vont être lancés de tous cotés pour brouiller les pistes car il doit y avoir du beau monde impliqué.


Luqui04 : On fabrique un bouc émissaire idéal.
"Un extraordinaire talent de dissimulation" je suppose que vous parlez de M. Bouton, on voit clair : charger un seul homme, le jeter en pâture à la presse, lancer une chasse l'homme . Interrogé tout le weekend end : la SG a-t-elle le droit de faire "une garde à vue", pourquoi pas la baignoire ?, non seulement ils sont incompétents, mais de quel droit se substituent-ils à la police et à la justice ? Ces grands patrons qui clament la présomption d'innocence pour leurs abus de biens sociaux, trainent dans la boue le premier bouc émissaire trouvé pour mieux cacher leurs propres fautes : l'ignorance, la bêtise et l'incompétence.


NB :
Enfin certains se demandent si le "suicide" du jeune homme ne sera pas une étape logique à la fois réaliste et qui arrange beaucoup de monde.





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1 Comments:

At 09 février, 2008 05:43, Blogger Unknown said...

il y a du Franck Capra chez chacun d'entre nous (et du James Stewart chez Kerviel?). Une chose est sûre, Bouton ne se suicidera pas, ne démissionnera pas, ne baissera même pas les yeux. Quant à Kerviel, je ne sais pas... j'ai tendance à le défendre en dépit de l'impression que, si je l'avais connu, je l'aurais pas aimé... préjugés! belle affaire en tout cas

 

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