mardi, novembre 06, 2007

Bercy a les dents acérées.

La fiscalité de notre pays est lourde. Très (trop ?) lourde. Surtout lorsque l'on crée (ou tente de créer) une entreprise. Pourquoi ? Le calcul est simple.

L'entreprise fait son chiffre. Soit.
Elle paye l'impôt sur les bénéfices (33% quand même). Re-soit.
Reste un "Résultat" dit "Net" qui se partage entre investissement (alias l'autofinancement) et le revenu du "patron". Parlons ici d'une très grosse PME où le revenu net ne sert pas à rémunérer d'actionnaires.

Bien. Le "patron" touche donc 100 sur ce Résultat Net après Impôt.
Il existe certes une possibilité de faire passer une partie de la rémunération en dividendes, moins taxées mais qui ne peuvent être perçues qu'une fois l'an, mais peu importe.

Disons que le "patron" touche 100 par mois, point barre.
Là dessus, il paye deux types de charges : les patronales, et les salariales.
Les deux cumulées (et perçues par l'URSSAF) s'élèvent à 60%... je fais simple, je lisse les effets de décalages et de calendrier.
Reste donc : 40.

C'est le Salaire Net du "patron" en quelque sorte.
Sur cette base, à la fin de l'année, le "patron" payera l'Impôt sur le Revenu (IR) et s'il est riche, celui sur la fortune (ISF).
Admettons qu'il soit très riche (il a du talent, sa boite tourne bien, il gagne du blé, quoi de plus normal). Il rentre dans la catégorie, je l'avoue déjà enviable, du bouclier fiscale.

Je le rappelle pour les pauvres, le bouclier fiscale plafonne le montant de l'impôt (IR + ISF + taxes foncières et locales + d'autres broutilles) à 60 % du revenu de l'année précédente.

Notre "patron" paye donc ses 60 % sur son revenu de 40.
Lui reste 16.

Avec ses 16, il paye le loyer de ses châteaux, son chauffage, sa nourriture (caviar, etc), son téléphone (dont un iPhone dernière technologie, crypté et tout et tout), son eau, son électricité, ses assurances, etc.
Il n'y a pas de chiffre exact sur le ratio entre le Revenu Net après Impôts et les dépenses que nous appellerons "de base" mais estimons à la fourchette (en argent) qu'il doit être de 10 à 25%.

Autrement dit il dépense 75% de ces 16 pour subvenir à ses besoins de premières nécessité (comme tout le monde).
Il lui reste donc, estimation haute, 25% de ses 16 pour faire absolument ce qu'il veut : investir, se payer une prostitué, dans un avion loué ou pas, se taper un Mac Do ou un Bocuse, se contracter une assurance vie ou voyager, voire, s'il est généreux, payer une Bentley à ses enfants.

Numériquement : il a environ 4 d'argent de poche.

Fin du cours de fiscalité : l'argent de poche d'un "patron" correspond à, au plus, environ 4% de la totalité de son revenu brut avant impôt.
Application :

Imaginons un patron à qui il reste, au hasard, 19.331 euros d'argent de poche par moi (sans avoir joué à l'Euromillion s'entend).
  1. Quel est son Revenu Brut mensuel ?
  2. Qu'en déduisez-vous ?
  3. Concluez.

Réponses (30 secondes sont passées) :
  1. Nous avons affaire à un "patron" qui est payé en tout et pour tout sur une base de 483.275 Euros par mois. Environ. On est pas des machines.
  2. On en déduit que le nouveau "juste prix" d'un Président de la République Française n'est pas de 20.000 Euros par mois, comme dit partout, mais de 5.8 Millions par ans équivalent rémunération-privée.
  3. Avec ça, Nicolas Sarkozy ne serait même pas dans le Top 20 des footballeurs les mieux rémunérés de la planète. Mais il est au dessus du joueur de L1 la plus riche (Pauleta émarge à 400.000 Euros par mois).
NB : On a les références qu'on peut.

Ceci dit, mes références ont au moins le mérite de poser les ordres de grandeur et de me faire dire que, personnellement, bien qu'étant de droite, y'a des argumentations qui passent mal.





"... le blé a les dents acérées..."



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