vendredi, octobre 19, 2007

La Revanche est un plat qui ne se mange pas.

Etrange Coupe du Monde. Pas tant au niveau du jeu, vilipendé par la presse, notamment du Sud, qui tire à boulets rouges sur l'Angleterre, l'Argentine, et la France, accusées solidairement d'être les fossoyeurs du beau jeu... alors que tout le monde sait bien que c'est l'Angleterre et l'Argentine toutes seules, et pas nous. Mais bon. Non, étrange car une logique mystérieuse est à l'œuvre dans cette compétition : celle de la Non-Revanche.

Pour qu'il y ait une revanche, il faut d'abord qu'il y ait eu vexation. Au début de la compétition, seules deux équipes avait un compte à régler. La Nouvelle-Zélande après la défaite de 1999 contre les Bleus, défaite qui laissa une marque indélébile et douloureuse, apposée au fer rouge sur l'histoire collective des All Blacks.

Quelle probabilité de rencontrer la France dans cette Coupe Du Monde 2007 ? Assez faible en fait, puisque tout laissait penser que la confrontation ne pourrait avoir lieu, si elle avait lieu, qu'en finale.

La deuxième nation vexée : la France justement, piteuse éliminée par les sujets de sa Gracieuse Majesté en demi finale de la dernière Coupe du Monde, sous une pluie battante et sur un terrain boueux, terrain vague à bastons et cimetière du jeu de passes, largement plus favorable aux bouchers qu'aux artistes.

Mais là encore, les retrouvailles étaient improbables, voire impossibles vu le tableau.

Premier coup de théâtre.

Or ne voila-t-il pas qu'en match d'ouverture, le XV du Coq se fait, contre tout attente, marcher dessus pas le XV Pumas ? (cf. ci-contre, les effrayants Pumas vainqueurs de la France).
Dès lors, l'affrontement avec les Blacks devenait, contre toute logique, inévitable.

Par la même occasion, un deuxième cas de vexation, brutale pour la France, rentrait en force dans la Coupe du Monde. Un jour où l'autre, les Bleus auraient à laver l'affront fait par ces autres fossoyeurs du jeu que sont les Argentins, qui sur ce plan, n'ont rien à envier aux anglais.

"Je vous promets du sang et des larmes"

Les anglais justement. Lorsque Churchill s'adressait à son peuple lors de la deuxième guerre mondiale en ces termes, il ne pouvait pas s'imaginer que quelques décennies plus tard, une autre tragédie allait s'abattre sur son pays, emmenant, cette fois-ci, son honneur dans le caniveau.

avant la Dame de Fer, l'homme en fer

Les Sud-Afs, dans la mouvance du triomphe de l'hémisphère Sud et du jeu sur la défense à l'esprit étroit, massacrait le XV de la Rose : 36-0.

Là encore, une revanche aurait lieu, dans un an, ou dans mille, mais elle aurait lieu. Le Brit, n'oublierait pas.

Le Da Rugby Code est en marche.

Ce qui ne devait pas arriver, arriva donc en quart. Le Coq affronta vaillamment les Empereurs incontestés (et aujourd'hui encore incontestables) du jeu. Les Blacks voulaient laver l'affront. Ils voulaient leur satanée revanche.

Oui mais la force obscure à l'œuvre dans ce qu'il faut bien appeler sérieusement le "Da Rugby Code" en décida autrement. Il n'y aurait pas de revanche. Et les Blacks, harassés et abattus, terrassés et battus, s'en rentrèrent au pays.

Ils ne le savaient pas encore mais ils avaient été les premières victimes de la puissance de la Non-Revanche.
le coté très très obscur de la force

Pour ceux qui pensent que cette thèse émane d'un cerveau malade, combien de fois une coïncidence qui n'a aucune probabilité d'arriver arrive-t-elle quand même dans le cadre du sport ? Combien de fois le tirage d'une coupe donne-t-elle lieu, la même semaine, au même match que celui de championnat fixé 1 an plus tôt ? Combien de fois un joueur qui ne marque jamais se transforme-t-il, par la grâce du Saint-Esprit, en mitraillette à buts contre son ancien club avant de sombrer pour toujours dans l'oubli du chômage long terme ? Quelle probabilité d'avoir un Italie-France en finale de Coupe du Monde de football en Allemagne 6 ans après la finale de l'Euro ?

Aucune.

"Vous vous battez pour l'argent, nous nous battons pour l'honneur..."

Que la France batte les Blacks passe encore.

Mais que le même jour, les Anglais envoient l'Australie par le fond, voila qui illustre une fois de plus l'inarrétable force perverse du Da Rugby Code. Résultat inespéré : nous aurions donc droit à notre revanche face à notre meilleur ennemi !

Que nous croyions.
Ce que nous ne savions pas, c'est que nous ne jouions pas contre 15 ni même 30 anglais, mais contre 16 ou 31. Car ce n'est pas la main d'un Britannique qui fait la cuillère à Vincent Cler, c'est la vibration de la Non-Revanche qui allonge le bras du défenseur, ce n'est pas la troisième ligne qui stoppe Chabal à deux mètres de l'essai comme un vulgaire flanc au pruneau rachitique, c'est le mur de la Non-Revanche qui se dresse pour briser un scénario qui aurait pu contrarier la logique cristalline de frustration des peuples.

Nous n'aurons donc pas cette revanche. Et tel l'Amiral de la Couronne toisant le "roi des pirates", notre Robert Surcouf national (cf. à droite notre superbe et fier Surcouf), les anglais nous font une fois de plus la leçon : ils ont gagné parce que "nous, anglais, nous nous battons pour l'honneur, et que vous, français, vous vous battez pour l'argent".


"On se bat pour ce que l'on n'a pas" - aurait répondu Surcouf - et ça les anglais ne nous l'enlèveront pas.

Revanche de la Guerre des Boers ou victoire des Boks ?

Encore plus fort. Cette défaite (car on ne peut pas parler de victoire) donne lieu à... deux revanches. Comme par hasard !

La France renverra-t-elle les Pumas (animal qui ne vit même pas en Argentine) dans le bac à fleurs ?

L'Angleterre lavera-t-elle son 0-36 du mois de Septembre face aux Springboks ?

Je prends les paris que non.
J'ai le Da Rugby Code pour moi.
Sauf si les Sud-Afs y vont avec la Guerre des Boers en tête.

Un jovial commando Boers lors de la sympathique guerre du même nom.

Alors s'il vous plait les gars.
Oubliez le passé.
Ne vengez surtout pas les ennemis des grands bretons.

Et ça devrait passer tranquille.







"Comment t'as trouvé la finale ?... "



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