mardi, juin 26, 2007

Porcupine Tree n'a pas peur du vide.

Le talentueux groupe anglais "Porcupine Tree" est de retour avec "Fear of a Blank Planet" et son "Rock Progressif", style ainsi nommé par opposition au rock régressif, aussi appelé "Emo" (ça c'est fait).

Leur précédent album, "Deadwing", avait déçu les fans de la première heure et enchanté les autres (dont moi). Plein de guitares, à la fois grasses et psychées, plein d'envolées coupées par des chants monotones, "Deadwing" était un petit bijou où la voix mélodieuse du chanteur (super gentille) se posait parfaitement sur un fond de plus en plus Métal.

Si on devait résumer Porcupine Tree ce serait d'ailleurs ça : un patchwork de rocks.
Des fois c'est soulant. Des fois, déroutant. Des fois ça touche à l'extase. Comme plusieurs fois dans "Deadwings".


Steven Wilson, le chanteur / compositeur fou, a une gueule d'adolescent attardé, caricature de l'ingénieur informaticien dans la droite lignée du Grand Duduche de Cabu. "Lymphatique" dit wikipedia.
C'est exactement ça, Steven Wilson est lymphatique.


Lymphatique certes mais plus tellement quand il s'agit du son de ses guitares, certainement les distorsions actuelles les plus travaillées. Le neuvième album, "Fear of a Blank Planet" confirme. Porcupine Tree donne dans le lourd-léger.
Pour le plus grand plaisir de tous.

Les fans de la première heure retrouvent les compositions tarabiscotées. Les autres, le tabassage en règle de la rythmique. Les deux tombent d'accord pour louer les envolées sans fin qui plongent dans le trip-hop hallucinatoire d'un Pink Floyd qui aurait avalé une disto en plus de son mixer d'acides quotidien.

Superbe fournée donc que cette "peur d'une planète vide" qui décrit notre monde, celui d'Internet, de la télé, des Jeux Vidéos, des drogues - médicales ou non - et d'un sexe qui devient consommatoire (même critique que chez Manson).

Un monde qui a peur du vide donc et qui le remplit d'informations, d'agitation, de divertissements et qui malgré tout se caractérise par un ennui profond.
Et un oubli des choses simples, comme une balade automnale dans la campagne pluvieuse (cf. l'imagerie de "Deadwings").

" Est-il possible que l'on ai recouvert le monde d'une fine surface ? " demandait le poète Rainer Maria Rilke.
Porcupine Tree pose la même question.

Et botte au passage le cul de nos charmants petits Emos dépressifs et de leur musique en contreplaqué (NB : y'a pas d'Emos dans le clip, je dis pas ça pour eux).





Pour aller plus loin :

Le site officiel du groupe.
Leur My Space : à écouter IMPERATIVEMENT, les 12 minutes de "Arriving Somewhere" (pendant 6 minutes on dirait du"Archive" en bien, et là... )
Pour le contraste : le titre Pop-Métal "Shallow" sur RadioBlogClub.

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